derniers jours d’août
enroulés dans l’épaisseur
de la même période
des années passées
même lumière suspendue
retenue dans le bol renversé
de l’acmé estival
tôt le matin et dans le soir
le soleil agit comme un pinceau
poudreuse lumière approchant les contours du monde
quelque chose attend
et n’attend pas
de soi et du dehors
un équilibre des plateaux
les champs jaunes
la paille en ballots arrondis
l’effervescence un après midi
des hirondelles
soudain sont nombreuses sur les fils
tension dans l’ajustement de leur réunion
les sages déjà immobiles
des énervées qui cherchent leur place
l’aigu de leurs cris réunis fait nuage
ne troue plus d’un jet le ciel
savoir qu’elles se préparent au grand vol
observer la perfection de leur présence
le lendemain
le ciel est vide
ou presque
des attardées trissent encore
derniers jours d’août
le fleuve s’est retiré bas
dans ses jupes de sables
rien ne se hâte
tout est plein
c’est au dedans
l’alarme sociale
« prépare-toi »
une obligation de rentrée
à écarter
se lever tôt pour rien
juste le gout du café bu
dehors sur la cale
où respirer la poudreuse clarté
mêlée à la fraîcheur de l’eau
aux bandes de mouettes en pointillé sur la rive d’en face
les quatre cygnes
deux en sentinelles
deux broutant les algues
un cormoran bonhomme
immobile sur l’épi
les ailes à sécher étendues
se détourner de l’horloge
écouter battre le pouls
pulsation en orbes closes
se réunir
suspendue