# – magie

Les vêtements sont une magie que tu perçois autour de toi depuis l’enfance. La sidération devant la mère métamorphosée d’aller à une soirée, plus tout à fait mère mais femme, un parfum inusité, un regard magnifié par le maquillage, une bouche redessinée.
Ta mère est une princesse et ton père sous son feutre marron penché et sa grande veste de coton clair doublé de mouton, avec sa cigarette au coin des lèvres, est un aventurier.

vestiaire1Magie dissimulée dans ce qui se fait ou pas accentuant alors bien sûr le désir de ce qui ne se fait pas, ce goût pour la résille et tout ce qui s’en rapproche, le troué délicatement brodé sur la peau, l’entrelacs de ce qui se dévoile et se refuse tout à la fois, pour la jambe bottée, pour l’allant qu’elles te donnent, la certitude d’arpenteuse, la liberté illusoire de la botte. Pas une chaussure fourrée ou en verre que nenni, on ne perd pas une botte : on arrive et on repart avec, pas de risque de l’égarer dans une course soudaine. Le définitif de la fermeture éclair remontée sur le mollet, la magie des sept lieux, la magie des jambes qui s’ouvrent et se referment ciseaux qui ouvrent le monde, le découpent à hauteur d’enjambée, des jambes verticales – pas horizontales et ouvertes, des jambes nerveuses qui se souviennent de la puissance de la course, de l’échappée, des jambes qui te le rappellent quand tu danses, que c’est debout vibrante seulement qu’on peut s’échapper. Une fois couchée, c’est foutu. Ramper est beaucoup moins digne et fier. A moins de nager. Mais on est condamné à l’air, alors courir.

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